Préambule :

Spiderman, que ce soit les bandes dessinées, les dessins animés, les films, les produits dérivés, les jeux vidéo... est une licence surexploitée dans le bon et le mauvais sens du terme. Après la première trilogie de Sam raimi, le cinéma nous a offert cet été un reboot du célèbre héros, comme d'habitude un jeu vidéo a vu le jour peu de temps après.

Souvent synonyme de mauvais jeu, les adaptations vidéo ludiques de blockbuster sont souvent faites à la va-vite et donnent dans 90 % des cas des jeux bâclés, sans âme, juste un moyen de se faire rapidement de l'argent avec peu d'efforts. Mais ici...

Histoire :

Le jeu n'est pas lié à la bande dessinée, il est le prolongement « naturel » du film : The Amazing Spiderman. Le docteur Connors ayant retrouvé forme humaine purge sa peine dans un asile, Peter Parker et son ami Gwen viennent voir si la société Oscorp a bien décidé de changer sa politique, et a abandonner la manipulation génétique. Soudain une évasion au sein des locaux de la Oscorp, va transformer une simple visite en un véritable cauchemar. En effet une des créatures qui avait été créée, peut par simple contact, contaminer tout individu. Manhattan est alors au bord de l'invasion et de l'extinction. Spiderman va devoir aider la population, combattre les créatures mutantes, survivre aux robots envoyés pour exterminer les mutants (et manque de chance, depuis sa transformation Peter est devenu un mutant).

L'histoire est très simpliste, mais efficace (elle colle plutôt bien au film). On ressent que l'histoire est un prolongement presque logique de la nouvelle représentation cinématographique de notre araignée favorite. Cela ne révolutionne rien, globalement on a déjà vu ce type d'aventure des dizaines de fois mais cela reste de bonne qualité et surtout cela nous donne le prétexte de pouvoir nous promener en collant bleu et rouge et cela ne se refuse pas.

Graphismes :

Visuellement ce Spiderman n'est pas extraordinaire, il reste dans la moyenne. Si notre héros est visuellement plutôt attrayant de même que les boss, le reste des ennemis est assez fade, le caractère design très répétitif, les décors sont plutôt minimalistes, même si certaines vues (ex : lors de couchers de soleil peuvent flatter la rétine), les graphismes de ce jeu ne sont donc pas son point Fort.

Le point fort du jeu, ce sont les animations de notre héros, qui rendent vraiment honneur à sa souplesse et à ses talents d'acrobates, grâce à un beau travail des programmeurs. On retrouve un Spiderman vif, virevoltant, un Spiderman à la hauteur des premiers jeux qui avaient fait rêver beaucoup de joueurs, qui donnait véritablement envie de se balader de fil en fil au sein de la grosse pomme.

Par contre, il est dommage avec une telle licence qu'un effort visuel ne soit toujours pas apporté mais à la rigueur, quitte à choisir : ne vaut -il pas mieux une fluidité, une nervosité et un visuel moyennement correct, à un jeu superbe mais qui ne saurait pas mettre en avant les qualités d'acrobates et de combattants de notre araignée.

Le point noir du jeu, et nous pouvons dire comme d'habitude, c'est la caméra qui suit difficilement l'action et l'aliasing très présent dans le jeu.

Gameplay et jouabilité :

Comme très souvent le jeu est décomposé en deux grosses parties : une partie histoire qui suit un système de chapitre et un mode plus « libre » où divers missions annexes viendront bouleverser la vie de notre arachnéen.

Commençons donc par le mode « histoire », qui trace au fur et à mesure l'aventure principale de Peter face à la contamination, et à ses nombreux ennemis. La plupart du temps tout se passe dans des couloirs ou des grandes pièces au Spiderman devra affronter des cohortes d'ennemis soit de façon frontale en utilisant les multiples combos mis à sa disposition, soit en éliminant de façon discrète et ce via de l'infiltration.

Notre héros pourra bien sûr évoluer au fur et à mesure de l'aventure, développer ses aptitudes que ce soit : sa force, son agilité, sa toile...

Les combats sont dynamiques, enlevés, Spiderman pourra utiliser certains éléments du décor pour pouvoir directement éliminer plusieurs ennemis (ça calme toujours de prendre un distributeur de boissons et de l'éclater sur six adversaires, cela évite des combats quelquefois périlleux).

Il existe bien sûr des QTE, le jeu reprend véritablement tous les grands classiques que l'on trouve habituellement dans ce type de jeu et il n'y a pas de véritable surprise. Mais cela reste plutôt bien fait et même si par moment on ressent une certaine lassitude dans les combats, l'ambiance et la partie « libre » rééquilibre l'ensemble.

Alors, venons-en à la partie plus libre, envie d'une balade à Manhattan en se balançant de fil en fil et ce juste en appuyant sur un bouton, le jeu est un pur régal. En effet, non seulement cela est agréable mais Spiderman a vraiment la classe (qu'il se balade entre deux immeubles ou qu'il plonge en direction du sol et se rattrape in extremis avec son fil) tout ceci apporte aux fans et aux non fans de l'araignée un moment unique à ne surtout pas manquer.

Le gros bémol, c'est la taille de la carte qui, est quand même assez petite pour un « open World », elle est en effet très limitée et cela provoque une certaine frustration face aux capacités démontrées par l'araignée et qui nous donne envie de pouvoir visiter New York sous toutes ses coutures et pas simplement Manhattan.

Comme dans tous les jeux de cette nature, il vous faudra bien sûr collecter des objets dans ce nouvel opus, ici ce sont des pages de bandes dessinées, habituellement cela n'a aucun intérêt si ce n'est d'augmenter artificiellement la durée de vie, mais ici ces pages débloquées permettent au fur et à mesure (en fonction du nombre de pages trouvées) de débloquer des comics (le premier débloqué étant bien sûr le premier épisode de notre araignée favorite) et de pouvoir consulter les ouvrages débloqués.

Ce n'est pas révolutionnaire mais pour les collectionneurs et pour les fans c'est un très joli clin d'oeil, voir un très beau cadeau.

Il y aura bien sûr énormément de missions annexes qui apparaîtront sur la carte, sauvetage de victimes, des arrestations...

Le jeu est très simple à utiliser, très intuitif : deux ou trois boutons afin d'enchaîner les combos, une touche afin d'éviter les coups, le jeu démontre une accessibilité parfaite mais perd un peu en profondeur.

Bande Sonore :

Les musiques du jeu collent plutôt bien à l'univers et à l'esprit du jeu. On reste dans une bonne moyenne même si il n'y a pas de thèmes véritablement entêtants. Pour la VF, on constate encore des décalages dans la synchronisation labiale, même si globalement les voix sont supportables, il est à constater qu'après plusieurs heures de jeu cela devient difficilement supportable d'entendre Peter Parker (et ses jeux de mots) et les voies à la limite parodiques de certains protagonistes.

La bande sonore de ce jeu ne restera pas dans l'histoire même si elle reste correcte. Elle n'est ni un élément négatif ni un élément positif, elle sera vite oubliée une fois le jeu terminé.


Durée de vie
:

Comme d'habitude dans ce type de jeu, tout dépend de votre façon de jouer. Soit vous pouvez finir le jeu en ligne droite en ne faisant que l'aventure principale, soit vous pouvez décider de finir le jeu à 100 % mais dans tous les cas le jeu est très court et il est donc fortement conseillé de le finir entièrement. Si vous tentez le jeu complet, il faut compter une petite quinzaine d'heures pour finir ce Spiderman, ce qui pour ce type de jeu n'est pas énorme (sachant qu'il y a environ 500 pages de bandes dessinées à trouver, cela démontre que le jeu est vraiment très court).

Conclusion :

The Amazing Spiderman n'est pas le jeu de l'année, mais il montre de belles qualités. On ne nous avait pas proposé de bon jeu sur cette licence depuis bien longtemps.

La caméra est certes capricieuse, le jeu assez court, les combats redondants et les graphismes assez vieillissants mais quel plaisir de pouvoir à nouveau se balader avec classe entre les buildings de la ville, de pouvoir se mouvoir avec grâce, fluidité et vitesse. D'avoir des chorégraphies de combats nerveuses et spectaculaires. De rencontrer certaines figures emblématiques de la bande dessinée. De trouver et de pouvoir lire certaines bandes dessinées historiques de notre araignée.

Le jeu offre de très bons moments et mérite donc un bon 14/20. Que vous soyez fans ou non du tisseur, le jeu offre un des meilleurs divertissements de la licence et ce depuis bien longtemps, il serait donc dommage de passer à côté de ce très bon titre. Maintenant il serait intéressant d'avoir le même type de jeu avec des graphismes dignes de la HD, un scénario mieux travaillé, et une durée de vie beaucoup plus conséquente, ah oui ! ce jeu existe, il s'appelle BATMAN.

Si vous devez choisir entre Batman et Spiderman, n'hésitez pas et foncez sur le dernier Batman, par contre si vous avez déjà fini cet excellent jeu qu'est Arkham City alors vous pouvez sans hésiter vous faire une toile surtout qu'actuellement le jeu est à moitié prix (30 € généralement constaté en boutique).

Peter Parker nous revient ce soir et comme dit le dictons « Araignée du soir Espoir ...».